Shift Your Job concilie emploi et climat
Créée par des bénévoles du Shift Project, ce projet collaboratif recense les entreprises et organisations « dont l’activité et la mission sont alignées avec les enjeux de la transition carbone ». L’objectif : concilier emploi et climat. Explications avec Ariane Phélizot, la référente de l’initiative.
Où travailler pour contribuer à la transition carbone ? C’est à cette question que la plateforme Shift Your Job propose de répondre. Cofondé par Jean-Marc Jancovici, le Shift Project est un think tank qui œuvre à la transition carbone de notre économie. L’objectif ? nous libérer de nos énergies fossiles, selon les engagements pris par la France lors de la COP21. Il est à l’origine de nombreuses publications dont le Plan de transformation de l’économie française (PTEF). Celui-ci propose des solutions pratiques pour décarboner l’économie en favorisant la résilience et l’emploi. En décembre 2020, les bénévoles du Shift Project – les « Shifters » – ont lancé Shift Your Job, un projet collaboratif qui répertorie les entreprises et organisations engagées dans la transition énergétique et climatique.
Comment est né ce projet collaboratif ?
Ariane Phélizot : À titre personnel, je m’interrogeais beaucoup sur mes possibilités de contribuer aux enjeux énergie-climat. J’avais commencé une cartographie des secteurs d’activités et des organisations qui participent à la transition carbone. Ce mapping a trouvé un bel écho au sein des « Shifters ». Nous avons donc décidé d’en faire un projet collectif robuste. Le projet a démarré en plein confinement grâce à la mobilisation de 50 bénévoles et la plateforme shiftyourjob.org a été mise en ligne neuf mois plus tard.
Quelle est la mission de Shift Your Job et quels sont les points communs avec la démarche du VTE ?
Ariane Phélizot : Shift Your Job vise à donner des clés de lecture sur les enjeux de la transition, à inspirer et à nourrir la démarche d’étudiants et d’actifs en poste ou en reconversion avec des idées d’entreprises où postuler et des offres d’emplois des sociétés référencées. Nous avons défini 6 leviers d’impact, dont au moins un est activé dans chaque organisation sélectionnée : sobriété, efficacité énergétique, décarbonation de l’énergie, stockage de CO2, adaptation au changement et soutien à la transition. C’est un projet collaboratif : chacun peut proposer l’intégration d’une nouvelle organisation, une modification sur nos critères de sélection, ou préciser un élément dans l’éditorial.
Quel bilan dressez-vous de ces 9 premiers mois ?
Ariane Phélizot : Plus de 1 400 entreprises ont été référencées à ce jour sur notre site internet, au sein de 12 secteurs d’activités (énergie, alimentation, transport, BTP, médias…) et plus de 300 sous-secteurs. Nous avons recueilli plus de 1 000 contributions. La plateforme suscite un vrai engouement avec plus de 130 000 visites comptabilisées sur notre site. Nous commençons à recueillir des témoignages de jeunes qui ont réussi à trouver une entreprise qui font écho à leurs valeurs grâce à la plateforme. C’est un franc succès !
Quelle est votre ambition ?
Ariane Phélizot : Nous sommes en train de recruter de nouveaux bénévoles et de nous restructurer pour animer notre réseau et établir des partenariats avec des acteurs du monde économique (Bifrance), de la recherche d’emploi, du supérieur (écoles et universités) et des collectifs (Pour un réveil écologique ou le REFEDD). Nous voulons faire grandir notre base de données, affiner nos critères de sélection et toucher un maximum de personnes.